LES ŒUVRES

Premiers poèmes Les étrennes des orphelins Sensation Soleil et chair Ophélie Bal des pendus Le châtiment de Tartufe Le forgeron Morts de Quatre-vingt-douze et Quatre-vingt-treize À la musique Vénus anadyomène Première soirée Les réparties de Nina Les effarés Roman Le mal Rages de Césars Rêvé pour l'hiver Le dormeur du val Au Cabaret-Vert La maline L'éclatante victoire de Sarrebruck Le buffet Ma bohème Les corbeaux Les assis Tête de faune Les douaniers Oraison du soir Chant de guerre parisien Mes petites amoureuses Accroupissements Les poètes de sept ans Les pauvres à l'église Le cœur du pitre L'orgie parisienne ou Paris se repeuple Les mains de Jeanne-Marie Les sœurs de charité Voyelles L'étoile a pleuré rose Le juste Ce qu'on dit au poète à propos des fleurs Les premières communions Les chercheuses de poux Le bateau ivre Vers nouveaux et chansons Qu'est-ce pour nous, mon cœur Larme La rivière de Cassis Comédie de la soif (Les parents, L'esprit, Les amis, Le pauvre songe, Conclusion) Bonne pensée du matin Fêtes de la patience (Bannières de Mai, Chanson de la plus haute tour, L'éternité, L'âge d'or) Jeune ménage Bruxelles Est-elle almée?... Fêtes de la faim Entends comme brame Michel et Christine Honte Mémoire O saisons, ô châteaux Le loup criait sous la feuillée

Une Saison en enfer Jadis, si je me souviens bien Mauvais sang Nuit de l'enfer Délires I. Vierge folle Délires II. L'Alchimie du verbe L'impossible L'éclair Matin Adieu Les Illuminations Après le déluge Enfance Conte Parade Antique Being beauteous Vies Départ Royauté À une raison Matinée d'ivresse Phrases Ouvriers Les ponts Ville Ornières Villes Vagabonds Villes Veillées Mystique Aube Fleurs Nocturne vulgaire Marine Fête d'hiver Angoisse Métropolitain Barbare Solde Fairy Guerre Jeunesse Promontoire Scènes Soir historique Bottom H Mouvement Dévotion Démocratie Génie La Lettre du Voyant Correspondance (extraits) Album zutique Les stupras

Poésies (1870-1871)

Les Poésies regroupent tous les poèmes écrits par Rimbaud en 1870-1871. en 1871 la poésie rimbaldienne s’engagera dans une voie toute nouvelle. Poésies n’est pas un recueil conçu de manière unitaire par le poète lui-même. Le lecteur est pourtant capable de comprendre les composantes sensibles et thématiques communes aux différentes pièces. Une double tendance anime l’oeuvre : lyrisme, naïveté, fraicheur, innocence, d’une part ; révolte, satire, caricature, agressivité, de l’autre. La poésie est pour Rimbaud un moyen d’eprimer la haine qui l’habite. Son esprit corrosif et caustique se plaît à avilir tout ce qu’il déteste. Il projete la haine qu’il éprouve pour sa mère sur toutes les femmes. Sa révolte contre l’ordre social s’exprime dans la caricature des bourgeois. Il fait une satire de Napoléon III. Il dénonce la guerre dans « Le dormeur du val ». Il condamne la religion parce qu’elle est l’image de l’éducation maternelle, parce que l’élan religieux est une mystification, un détournement des sentiments naturels et surtout parce que Dieu est indifférent à l’homme, absent du monde. Seule la nature est épargnée dans Poésies, car elle est le négatif de l’univers social, elle est un refuge, elle est le symbole de l’amour, de la liberté et de la vie créatrice.

Trois grands thèmes se repèrent à l'intérieur du recueil:

-une poésie de bonheur , fondée sur l'évocation heureuse du voyage et du vagabondage. alliant bonheur d'écrire à bonheur de vivre

-une poésie de la colère , fondée sur la dénonciation virulente et provocante des petitesses, des impostures ou des ignominies de la société environnante et de l'histoire contemporaine

-une poésie de la voyance , fondée sur la volonté de fixer à travers un langage nouveau des images nouvelles, induisant la conscience que poésie et absolu doivent devenir synonymes; cette poésie naît moins de l'expérience personnelle du poète et de la spontanéité de son écriture que de ses réflexions actives de créateur soucieux de concevoir une oeuvre nouvelle, révolutionnaire.

À travers ces trois grands thèmes s'est constituée une écriture qui évolue avec une très grande rapidité: l'écriture, vecteur ds émotions de l'adolescent devant le monde, cesse d'énoncer celui-ci pour mieux se constituer en aventure du langage.

Une saison en Enfer (1873)

Une saison en Enfer est le seul livre que Rimbaud ait fait publier par lui-même. Cette œuvre, où le « je » est continuellement présent, est un témoignage essentiel sur l’itinéraire poétique et spirituel de Rimbaud. Le poète fait ici le bilan des deux années passées avec Verlaine. Il dénonce l’existence errante et folle des derniers mois et condamne l’entreprise du Voyant. Il exorcise sa haine et son désespoir, provoqués par la destruction de ses illusions. Au terme du parcours Rimbaud constate l’échec de la voyance et la nécessité brutale de revenir à la réalité en acceptant sa condition humaine.

Illuminations (1873-1875)

Les Illuminations s’imposent comme un recueil énigmatique. On ne sait pas s’il s’agit de simples enluminures ou de visions hallucinées. Dans cette œuvre il y a une grande originalité, car Rimbaud compose des poèmes en prose et invente le vers libre. On peut noter encore une fois la dualité qui anime ce recueil, où alternent des pièces enthousiastes et d’autres sombres et angoisées. Le poète utilise des narrations, des évocations, des invocations et des hymnes.